Le festival de Bihu représente l'âme et le cœur de la culture assamaise, une célébration profonde et multicouche observée par le peuple assamais dans l'État d'Assam, en Inde. Ce n'est pas une simple fête unique, mais un ensemble de trois cérémonies distinctes, profondément enracinées dans le cycle agraire et les changements saisonniers. Chacune de ces célébrations se déroule à des moments précis de l'année, reflétant les différentes phases de l'agriculture et de la vie quotidienne.

Ces trois Bihu sont des marqueurs essentiels du temps, rythmés par le soleil et les cultures. Ils incarnent les espoirs, les joies et les défis des agriculteurs et de l'ensemble de la communauté assamaise, soulignant la relation symbiotique entre l'homme et la nature.

Le Rongali Bihu : L'Exubérance du Printemps et du Nouvel An

Le plus vénéré et le plus exubérant de ces festivals est le **Rongali Bihu**, également connu sous le nom de **Bohag Bihu**. Il symbolise bien plus qu'une simple fête ; il marque le début du Nouvel An assamais, coïncidant avec l'arrivée du printemps vibrant et la nouvelle année solaire. Ce moment est crucial pour la communauté agricole, car il signale le début de la saison des semailles et l'espoir de récoltes futures. Traditionnellement, il tombe en avril selon le calendrier grégorien, lorsque la nature s'éveille et les champs se préparent à être cultivés.

Le Rongali Bihu est une célébration de la vie et de la fertilité, s'étendant généralement sur sept jours, chacun ayant sa propre signification et ses rituels :

Les festivités sont imprégnées de musique et de danse, notamment la célèbre danse Bihu, un spectacle dynamique et joyeux où hommes et femmes exécutent des mouvements rythmés au son du dhol (tambour), du pepa (instrument à vent en corne de buffle) et du gogona (instrument à anche en bambou). Les mets traditionnels comme les "pithas" (galettes de riz) et les "larus" (boules sucrées à base de riz ou de noix de coco) sont préparés en abondance et partagés.

Le Magh Bihu : Le Festin des Moissons

Le deuxième festival majeur est le **Magh Bihu**, également appelé **Bhogali Bihu**, un nom dérivé du mot assamais "Bhog" qui signifie "manger" ou "festin". Cette fête de la récolte est une célébration exubérante de l'abondance, marquant la fin de la saison des récoltes d'hiver. Elle a lieu en janvier, lorsque les greniers sont pleins et que le dur labeur de la récolte est achevé.

Les festivités du Magh Bihu sont emblématiques des célébrations communautaires :

Les jeux traditionnels comme les combats de buffles ("Moh Juj"), les combats de coqs et les courses d'œufs sont organisés, bien que certains aient été interdits ou réglementés en raison de préoccupations éthiques. C'est une période de partage et de délectation, où des mets riches et variés à base de riz gluant, de noix de coco, de jaggery (sucre de palme) et de produits laitiers sont consommés en grandes quantités, reflétant la générosité de la terre.

Le Kongali Bihu : L'Espoir dans la Pénombre

Le troisième et dernier festival est le **Kongali Bihu**, ou **Kati Bihu**, qui se distingue des deux autres par son atmosphère plus sobre et son caractère introspectif. Le terme "Kongali" signifie "pauvre" ou "sans opulence" en assamais, reflétant la période de l'année où il est célébré. Tombant généralement en octobre, c'est une période de disette relative, juste avant la récolte principale, lorsque les greniers sont souvent vides et les agriculteurs sont en attente des futures moissons.

Le Kongali Bihu est moins une fête et plus une période de prière et de contemplation. Les rituels sont axés sur la protection des cultures et les prières pour une récolte abondante et saine :

Contrairement aux effusions de joie du Rongali et aux festins du Magh, le Kongali Bihu est un moment de vigilance et d'espoir silencieux, où la communauté se rassemble dans l'humilité pour exprimer sa gratitude et ses aspirations pour l'avenir agricole. C'est un rappel puissant de la dépendance de l'homme vis-à-vis des cycles naturels et de l'importance de la persévérance.

Questions Fréquemment Posées sur le Bihu

Qu'est-ce que le Bihu exactement ?
Le Bihu est le festival national et le plus important de l'État d'Assam en Inde, célébré par le peuple assamais. Il se compose de trois festivals distincts tout au long de l'année, chacun marquant une étape clé du calendrier agricole et des saisons : le Rongali (ou Bohag) Bihu, le Magh (ou Bhogali) Bihu et le Kongali (ou Kati) Bihu.
Quels sont les trois types de Bihu ?
Les trois types de Bihu sont :
  • Rongali Bihu (Bohag Bihu) : Célébré en avril, il marque le Nouvel An assamais et le début du printemps, axé sur la joie, la danse et le renouveau.
  • Magh Bihu (Bhogali Bihu) : Célébré en janvier, c'est un festival des récoltes exubérant, caractérisé par des festins et des feux de joie.
  • Kongali Bihu (Kati Bihu) : Célébré en octobre, il est plus sobre et introspectif, centré sur la prière pour des récoltes abondantes et la protection des cultures.
Quand le Rongali Bihu est-il célébré ?
Le Rongali Bihu est généralement célébré en avril, coïncidant avec la mi-avril selon le calendrier grégorien et le début de la nouvelle année solaire assamaise.
Pourquoi le Kongali Bihu est-il différent des autres Bihu ?
Le Kongali Bihu est unique en raison de son caractère plus sobre et de l'absence de l'atmosphère exubérante qui caractérise le Rongali et le Magh Bihu. Il tombe pendant une période de "disette" avant la récolte principale, et est principalement axé sur la prière, la protection des cultures et l'espoir pour une bonne récolte future, plutôt que sur le festin et les célébrations joyeuses.