Le bouddhisme Theravada, dont le nom se traduit littéralement par « La Doctrine des Anciens » (de thera signifiant « anciens » et vada pour « doctrine » ou « paroles »), est bien plus qu’une simple branche du bouddhisme : c’est la lignée la plus ancienne et la plus continue des écoles bouddhistes qui existe encore aujourd’hui. Cette tradition vénérable se distingue par son engagement indéfectible à préserver les enseignements originaux et inaltérés de Siddhartha Gautama, le Bouddha historique, tels qu’ils ont été consignés dans le Canon Pâli.

La pierre angulaire de la foi Theravada est le Canon Pâli, un recueil monumental d’écritures anciennes rédigé en langue pâli. Cette langue, distincte du sanskrit classique et considérée comme une langue indo-aryenne moyenne, fut la véhicule de transmission des prêches du Bouddha et de ses disciples immédiats. Le Canon Pâli n'est pas seulement un texte sacré ; c’est l’autorité scripturale suprême pour les Theravadins, incarnant l’essence même de la Dharma (les enseignements du Bouddha).

Le Canon Pâli est organisé en trois grandes sections, connues sous le nom de Tipitaka (ou « Trois Corbeilles ») :

Bien que le Canon Pâli soit la pierre angulaire immuable des enseignements, la pratique du bouddhisme Theravada a, au fil des siècles, interagi et co-évolué avec les traditions, coutumes et pratiques des cultures locales dans les régions où il s'est implanté. Cette dynamique a permis une intégration harmonieuse, enrichissant l'expression de la foi sans altérer ses principes fondamentaux tels que les Quatre Nobles Vérités et le Noble Sentier Octuple.

Aujourd'hui, le bouddhisme Theravada est la religion prédominante et souvent la religion d'État dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est et du Sud, où il imprègne profondément la vie quotidienne, l'art, l'architecture et les fêtes nationales. Il est la religion la plus pratiquée en :

En outre, des communautés significatives de Theravadins existent au sein de groupes minoritaires dans d'autres pays d'Asie, notamment en Chine (particulièrement parmi les Dai dans le Yunnan), en Malaisie, au Bangladesh (chez les Baruas et d'autres groupes tribaux), au Népal et au Vietnam. Cette présence répandue témoigne de la résilience et de la pertinence continue de cette ancienne tradition bouddhiste, qui continue d'offrir une voie vers l'illumination et la libération pour des millions de personnes à travers le monde.

Questions Fréquentes sur le Bouddhisme Theravada

Quelle est la différence principale entre le Theravada et d'autres formes de bouddhisme ?
La différence fondamentale réside dans la conservation du Canon Pâli comme seule source scripturale autorisée et l'accent mis sur l'atteinte de l'Arhatship (l'état d'un être qui a atteint le Nirvâna) à travers sa propre pratique et compréhension des enseignements du Bouddha. D'autres branches, comme le Mahayana, reconnaissent des sutras supplémentaires et mettent l'accent sur le chemin du Bodhisattva (celui qui retarde sa propre illumination pour aider tous les êtres).
Quels sont les principes fondamentaux du bouddhisme Theravada ?
Les principes centraux incluent les Quatre Nobles Vérités (la vérité de la souffrance, de l'origine de la souffrance, de la cessation de la souffrance et du chemin vers la cessation) et le Noble Sentier Octuple (droite compréhension, droite pensée, droite parole, droite action, droite subsistance, droit effort, droite pleine conscience, droite concentration). Ces principes guident la pratique éthique, la méditation et le développement de la sagesse.
Le Theravada est-il considéré comme un « Petit Véhicule » (Hinayana) ?
Le terme « Hinayana » (Petit Véhicule) est un terme parfois utilisé par le Mahayana pour désigner les écoles bouddhistes plus anciennes, dont le Theravada. Cependant, ce terme est considéré comme péjoratif et n'est pas accepté par les Theravadins eux-mêmes. Ils préfèrent le terme « Theravada » qui reflète fidèlement leur lignée historique et leur tradition.
Quel rôle jouent les moines dans le bouddhisme Theravada ?
Les moines (Bhikkhus) et les nonnes (Bhikkhunis, bien que cette lignée féminine soit moins répandue aujourd'hui) sont les gardiens et les enseignants de la Dharma. Ils vivent selon les règles strictes du Vinaya, consacrant leur vie à la pratique de la méditation, à l'étude des écritures et à la transmission des enseignements à la communauté laïque. Ils sont très respectés et jouent un rôle essentiel dans la vie spirituelle et sociale des pays Theravada.